Mains tueuses

Le bracelet de jais enroulé autour du poignet nous informe qu’il s’agit d’une servante. Elle écrase entre ses ongles, mains jointes, une puce.

Ce geste disgracieux consistant à se débarrasser de la vermine était un geste d’hygiène élémentaire et un signe de misère chez les gens du peuple qui portaient longtemps les mêmes vêtements sans se laver.

La Tour baigne son tableau d’une lumière christique, il éclaire la servante comme ses Marie-Madelaine.
Il crée une ambiance mystique.

La Tour installe un contraste puissant entre la noblesse picturale et la trivialité du sujet, entre l’opalescence de la lumière, les volumes des formes et le réalisme cru du personnage.

Cette toile est fascinante.
La Tour peint une atmosphère intimiste, un chef d’œuvre d’austérité.

La femme à la puce  a été réalisée entre 1632 et 1635
Ses dimensions : 121 x 89 cm
Pour voir le tableau,  aller sur l’index des artistes à Georges de La Tour ou
au musée lorrain de Nancy,  le Palais des ducs de Lorraine.

Allégorie de la prudence – Titien 1550-1555

Ce tableau hautement énigmatique est étrange, dérangeant…

Il a fait l’objet de plusieurs interprétations :
Erwin Panofsky dans les années 1950 voit un autoportrait du même artiste Cadorino senior avec celui de son fils Horatio et son petit fils Marco.
Au XIXe, le tableau est dans les collections du comte à Aberdeen, décrit comme un triple portrait du pape Paul III, Alfonso d’ Este et Filippo II.
Au XVIIIe, le tableau est dans les collections parisiennes du cavalier Menabuoni, on y voit un triple portrait du pape Julio II,  duc Alfonso d’Este et de l’empereur Charles V.

Quelque soit son interprétation, ce tableau est une réflexion sur le temps et son flux dans la vie de l’homme.
C’est une allégorie des trois âges de l’homme, avec trois visages différents.
Au-dessus des trois têtes, Titien a apposé trois inscriptions en latin.
La traduction ;
« Du passé, le présent agit avec prudence pour ne pas gâcher l’action future ».

Il est conservé à la National Gallery à Londres